DESPLAT-DUC Anne-Marie

Desplat duc(photo éd. Flammarion)

Anne-Marie Desplat-Duc est l'une de ces plumes familières que l'on identifie rapidement et dont les livres se trouvent souvent sur les rayons de bibliothèques quand ils ne sont pas empruntés. A l'occasion de la  publication du nouveau titre "Rosalie et la fille de l'empereur de Chine", rencontre avec l'auteure de la célèbre série "Les colombes du roi soleil"

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Fille empereur

"Rosalie et la fille de l'empereur de Chine" éd. Flammarion

 

- Comment êtes-vous venue à l’écriture pour la jeunesse ?

Je n’ai toujours écrit que des romans mettant en scène des enfants, parce que les idées qui me viennent intéressent plus spécialement les jeunes. Mais il me semble que c’est un faux débat. Est-ce que l’on écrit « pour la jeunesse » parce que nos héros sont des enfants ? Le héros de Marcel Pagnol dans « la gloire de mon père », « le château de ma mère » est bien un enfant de 10/12 ans, pourtant on n’a jamais affirmé que ces romans étaient des romans jeunesse… Alors ? Il faudrait dire que nos romans peuvent être lu de 7 à 107 ans… ce serait plus juste.

 

- Lorsque l’on est une écrivaine reconnue, avec de nombreux romans publiés, comment se font aujourd’hui vos choix, comment travaillez-vous ?

Je travaille toujours de la même façon. J’écris sur un sujet qui m’intéresse et je cherche ensuite un éditeur. Je ne sais pas écrire « à la commande ». Je ne choisis donc pas un éditeur. C’est lui qui me choisit… ou pas. Et il est toujours difficile de trouver un éditeur. Le roman historique perd du terrain, mais c’est ce que j’aime écrire.

 

- Quels sont les thèmes que vous aimez le plus aborder dans vos romans ?

En fait, je n’aborde pas vraiment « un thème ». Le thème se glisse dans le roman et parfois, il passe inaperçu. Je ne suis pas une autrice « engagée », je ne défends aucune cause. Mon but est de divertir, de faire oublier les soucis du quotidien. Et comme j’écris beaucoup de romans historiques dont les femmes sont les personnages principaux, j’y parle en filigrane de la condition des femmes autrefois peut-être pour faire réfléchir sur la chance que l’on a de vivre à notre époque malgré la pollution. Tiens à ce propos, j’ai tout de même écrit une trilogie engagée « Théo, super héros de la nature » dans laquelle, avec humour, je mets en garde contre les insecticides, l’élevage en batterie et la pollution des océans>.

 

- Pour la série « Les colombes du roi soleil » comment avez-vous travaillé, fait des recherches ; aviez-vous dès le départ prévu plusieurs titres ?

Il est évident que l’on ne peut pas écrire de romans historiques sans une très sérieuse documentation. Passionnée par Versailles, je lis à peu prés tout ce qui est publié sur Versailles et le 17e siècle… de la vie de dames célèbres, à la vie des jardiniers. Et merci Internet pour l’accès aux sites nombreux sur Versailles.

Comme on le voit sur la couverture du tome 1 « Les comédiennes de M. Racine », j’avais le projet d’écrire la vie de 5 demoiselles. Mais comme la série plaisait beaucoup et que je continuais à amasser de la documentation, j’ai continué en parlant des corsaires « Un corsaire nommé Henriette », des parfumeurs « Jeanne, parfumeur du roi », du Canada « Gertrude et le nouveau monde », du théâtre « Olympe comédienne », de l’alchimie « Eléonore et l’alchimiste », de la venue d’un prince noir à Versailles « Adélaïde et le prince noir »… puis  des mousquetaires « Le défi de Diane » et enfin de la Chine avec « Rosalie et la fille de l’empereur de Chine ». Et bien sûr, j’ai d’autres sujets en tête.

Je précise que comme j’avais aussi très envie de parler des « petits métiers » qui faisaient vivre Versailles, j’ai publié chez Flammarion la série « A nous Versailles » dont les 4 romans parlent des femmes de chambre, des petits frotteurs de parquet, des jardiniers et des fontainiers. Une série que je vous invite à découvrir.

 

- Avec « Rosalie et la fille de l’empereur de Chine », vous faites un pas en Asie : pourquoi la Chine, comment avez-vous abordé ce pays ?

Ma fascination pour la Chine remonte à l’adolescence où j’ai dévoré les romans de Pearl Buck. Je pense avoir lu tout ce qu’elle a écrit sur ce pays mystérieux pour l’européenne que je suis. J’avais donc très envie de faire un tome sur la Chine. Quand, par hasard j’ai découvert l’histoire d’une femme de chambre dans la Cité Interdite, je l’ai lu avec avidité et je m’en suis inspirée pour écrire « Rosalie et la fille de l’empereur de Chine ». Les coutumes sont si différentes d’un pays à l’autre que c’était un régal d’opposer les deux cultures.

 

- Un pays, une période d’histoire ou un thème en lien avec l’Asie que vous aimeriez davantage explorer ?

Dans « Charlotte la rebelle » mon héroïne s’embarque pour le Siam. J’aimerais bien faire un nouveau volume sur ce pays parce que, depuis, j’ai lu plusieurs ouvrages qui me permettraient d’être plus précise.

Dans « Pirate rouge », mon héros explore les Caraïbes, Saint Domingue, Ceylan… Encore une documentation qui m’a enthousiasmée.

J’aimerais aussi beaucoup parler du Japon… mais à l’époque de Louis XIV, le pays était très fermé. Impossible d’y faire pénétrer une de mes héroïnes.

 

- Pouvez-vous nous parler de vos projets ?

Pour le moment, j’ai changé d’époque. Avec mon amie Sophie Noël, nous explorons l’époque fabuleuse de la transformation de la société sous Napoléon III. Quand les immeubles de Paris ont eu l’eau et le gaz à tous les étages, quand le train roulait à 30 km/h, quand le vélocipède a commencé à rouler, quand les grands magasins se sont ouverts… La série s’intitule « Les gamines de Paris ». L’histoire de 5 sœurs qui vont prendre leur destin en main.

Je vais commencer à écrire l’histoire de la 3eme sœur… mais chut ! c’est top secret !

J’ai également un projet de série sur l’antiquité qui cherche un éditeur et une autre sur la protection des animaux en quête d’une maison d’édition.