TRAVAIL, TRAVAILLEURS
Les français sont très demandeurs de commerces chinois. Des petits restaurants au magasin de meubles et autres porcelaines, tout ce qui vend la culture chinoise plait. Le client est satisfait : un repas bon et pas cher, un petit meuble exotique à moindre coût, un service en porcelaine original et de qualité... Biensûr, la nourriture est plus française que chinoise quant aux vrais meubles de Chine, ils sont trop chers ou trop imposants pour figurer dans toutes ces boutiques qui fleurissent. La Chine ne se vend que si elle correspond à l'image que le français s'en fait, que si elle reste "populaire", telle qu'elle apparait le plus souvent. L'expérience avec Chinagora au sud de la capitale a été un échec. mais les chinois sont avant tout des commerçants et leurscommerces prospèrent.
Boutique d'Etat
L'élégance d'un vase chinois
Métiers d'autrefois à Shanghaï
TRAVAIL ET EDUCATIONLe travail est l'un des symboles de l'identtié chinoise. Il est attendu qu'un jeune chinois de Paris ai des parents commerçants, artisans. L'intégration se fait d'ailleurs en grande partie par ce biais. Après les nombreux restaurants et grossistes en vêtements et tissus, les chinois reprennent les commerces délaissés parce que trop prenants comme les tabacs et journaux. Ce ne sont plus des boutiques mais des rues entières qui sont rachetées dans la capitale, au risque de destabiliser une vie de quartier, au point d'émouvoir les habitants et de faire intervenir les pouvoirs publics. Quant aux enfants, ils ont toujours la réputation de bien et beaucoup étudier (voir article sur l'éducation).
La caricature du chinois atteint son paroxisme avec "Trois monstres" où le chinois, se définissant par sa couleur, ses yeux et cheveux mais surtout par son exemplarité d'endurance au travail.
Travailleur...
Le livre ayant une fonction d'éducation en Chine, celle-ci est de ce fait omniprésente. L'éducation est liée au travail mais par là même à l'honnêteté, l'équilibre : à une vie saine et accomplie. Dans les fables, contes mais aussi dans les albums de propagande. Ainsi, dans "le rêve d'une fillette paresseuse", une petite fille étudie bien à l'école, obéissante, sage...mais considère que les tâches ménagères, le travail manuel est peu important. Grave erreur qui sera vite corrigée! Il existe également de nombreux livres pédagogiques ayant trait à la science. Ainsi, dans "Quatre saisons", le texte efficace, bien rythmé est appuyé par des exercices sous forme de jeux et l'illustration nous présente deux enfants s'activant au travail habituellement réservé à l'adulte -ici absent- comme l'allumage du poële. Dans les albums publiés en France, le travail physique des enfants est transposé par les études, les devoirs et des "aides" comme la lessive. L'enfant est rarement préoccupé par ses jeux ou ses rêveries, jusqu'aux lieux les plus propices tels la crèche où dans "Je suis de service aujourd'hui" -titre très évocateur- l'apprentissage de la vie est assez stricte.
Allumage du poële
TRAVAIL ET DECOUVERTES
Le travail est aussi lié aux grandes découvertes chinoises. Le papier est omniprésent dans le livre avec l'écriture, mais aussi le tissus, la soie et autres produits manufacturés comme la porcelaine ou la roue dans le travail des champs. Ainsi, pour les femmes travaillant à domicile, elles utilisent de grands métiers à tisser. Lorsque Sé Pa Grave rend visite à Foufours, il n'arrive pas avec une valise mais avec un service à thé. Si la Chine ancestrale est évoquée par ses rizières, le transport ou le labour se font avec un materiel munie de roues.
Tissage...
La soie
Les tissus
La vaisselle
TRAVAIL ET COLLECTIVITE
Le travail est avant tout collectif, notament lors des grands travaux comme la construction de la grande muraille. Mais l'enfant dès son plus jeune âge doit apprendre à travailler non pour lui mais pour la collectivité. Cette notion étant très présente dans les livres de propagande telles "les petites sentinelles" et l'enfant doit travailler pour l'avenir de son pays.
Petites sentinelles
Travail collectif des enfants
ACHAT ET OPPORTUNISME
En Chine tout se vend et tout s'achète. Par jeu ou par ennuie, par réflexe ou persuadé de faire de bonnes affaires, les chinois n'achètent pas en fonction de leur liste de courses mais en fonction de ce qui se présente. Ainsi, des marchands en tous genres déambulent dans les livres : marchand de chapaux, de bananes, et surtout restaurateur.
Marchand de bananes
Marchand de bambou
Marchand de cacahuètes
Le vendeur peut être marchand et réciproquement : la vente s'improvise là où il y a du monde. Ainsi, la boutique est peu représentée et lorsqu'elle l'est, comme le pharmacien, le type de produit vendu n'est pas toujours évident. Le magasin se retrouve avec la période des "magasins d'Etat" des années maoïstes. Tous ces petits marchands ambulants évoqués dans "Trub's en Chine" faisant partie de cette identité chinoise disparaissent. Mais curieusement, si la nourriture, le repas est omniprésent dans l'album, faire les courses, des provisions reste encore un mystere même si la plus grande partie des albums traitent d'une Chine rurale, le travail des champs est perçu d'avantage comme un satut social ou un indice d'honnêteté. Ces petits métiers commencent à apparaître notament dans les décors de villes dans les albums et les citadins tandis que la diversité des métiers et la difficulté (ou non) de vivre, de se nourrir se montre d'avantage dans les chinatowns à travers les romans.
MARCHES ET EXOTISME
Le marché est très important en Asie. Ce qui fait la particularité de la Chine, c'est son brassage de population et la variété de vendeurs. Nombre de paysans viennent tôt le matin en ville vendre leurs produits, tandis que les pauvres vendent leurs quelques effets personnels. Souvent représenté dans l'illustration, le vendeur ou l'acheteur est remarqué par sa tenue : de nombreuses ethnies se découvrent ainsi. Cet exotisme se retrouve aussi dans les produits vendus qui, pour certains n'existent que dans certaines régions. Il en est de même par l'animation liée au marché attirant des artistes et autres charlatants en tous genres. Le marché est un lieu de vente mais aussi de rencontres, lieu de vie et d'animation avec ses spectacles.
Artistes sur le marché
Marchand de tofu
Medecin de rue
cordonnier, réparateur...
Marchand de papiers de fêtes
Marché au bétail
Le marché n'a guère évolué. Toujours aussi sale et bruyant, seuls les plus "touristiques", en ville comme à Pékin, perdent un peu de leur âme avec des étales normalisés ainsi que l'affichage des prix. Curieusement, deux métiers populaires antiques et modernes qui surprennent les touristes sont ignorés des albums : le coiffeur et dentiste de rue. J H Chen avec "Je ne vais pas pleurer" évoque tous ces métiers installés dans un grand marché.
Marchands de nouilles
TRAVAIL ET IDENTITE
Le "travailleur" type se caractérise par un paysan portant ses paniers en équilibre aux extrémités d'un bâton, souvent en rapport avec la rizière, en Chine et dans un restaurant en Occident. Mais l'illustration est bien différente du roman où il s'agit alors souvent d'un antiquaire pour l'homme mystérieux impliqué dans une sale affaire, d'un savant fou ou ingénieur en informatique portant des lunettes, pour les plus riches ou "modernes", sinon d'un ou d'une couturier(e). (voir article "c'est quoi un chinois?")
Restaurant moderne et cages à oiseaux traditionnelles à Hong Kong
Travail dans les champs, les rizières
Mais la hâche revient souvent dans les récits, les fables ou contes. Elle symbolise souvent l'ordre, la justice. Lorsqu'ul s'agit de montrer un homme honnete, il porte souvent une hâche ou celle-ci déterminera le bien du mal.
Le métier indique donc en premier un statut. Le paysan dans les albums symbolise l'homme modeste et honnête tandis que l'antiquaire, le brocanteur dans les romans représente l'homme un peu curieux, magicien ou malhonnête. Mais le métier n'est que rarement évoqué dans d'autres cirocnstances, tandis que Monsieur "tout-le-monde" est restaurateur en occident ou informaticien, synonyme d'une situation plus aisée.
Certains métiers sont particuliers. L'aubergiste ou hôtelier à l'instar des grands romans classiques chinois jouent un rôle secondaire très important comme dans "Au bord de l'eau" et peuvent utiliser cette profession pour cacher leur véritable identité comme dans "la légende du héros chasseur d'aigles" où le tavernier se révèle être un maître en arts martiaux. Les arts martiaux eux, trouvent leur maître occupant une place prestigieuse, à l'instar des sages lettrés qui, dans les albums ne sont pas toujours gentils et peuvent être les missionnaires de méchants empereurs. Dans les romans ayant pour cadre l'occident, les mafias ont leur hierarchie très professionnelle aussi. Enfin les ateliers clandestins ne manquent pas. Là encore, le chinatown joue encore un rôle fascinnant pour désigner un corps de métiers mystérieux. Ainsi dans "code cool", roman singulier américain ayant la mode pour thématique, l'inventeur et fabriquant d'une paire de chaussures de sports révolutionnaire se trouve dans le chinatown. Ce simple mot suffit à évoquer de nombreux et mysterieux voir illégaux employés de la mode et du textile. Dans les récits de gangs, de mafias, les chinois évoluent également dans des décors "chinois", comme le restaurant dans "CSU opération dragon", "Lina et Lin" pour Belleville à Paris. Quant aux séries de la "bibliothèque verte et rose", les trafiquants sont souvent brocanteurs ou antiquaires...
Maître arts martiaux
Aubergiste
Juge
Peintre