CHABAS, Jean-François
A l'occasion de la sortie de "LE MERVEILLEUX" éditions des Grandes Personnes, rencontre avec Jean-François CHABAS
Vous situez le point de départ de cette histoire en Inde : comment s'est fait ce choix géographique? Comment est né ce récit?
Si j'ai choisi l'Inde pour mon récit, c'est que je m'intéresse beaucoup au Bouddhisme, tout spécialement à celui du Grand Véhicule, le Mahâyâna - à la frontière de la religion et de la philosophie -, et je voulais, sans être trop didactique, aborder le sujet par le flanc, avec des personnages comme Gupar, qui est important dans le récit.
Je suis également très amateur des textes, anciens ou non, sur les régions himalayennes - des gens comme André Migot sont assez méconnus, et pourtant, quel remarquable voyageur, quelle ouverture d'esprit, quelle intelligence dans la compréhension de civilisations si différentes de l'Occident!
Il me paraissait intéressant, aussi, de montrer de l'intérieur, en le raillant, le racisme colonial ultra ancré dans l'Angleterre victorienne, qu'on dépeint un peu trop souvent à mon goût comme une époque remarquable, digne de nostalgie. Rarement dans l'histoire on a fait preuve d'un racisme d'autant plus violent qu'il était tranquillement institutionnel. Le personnage du marin permet par ailleurs de faire remarquer que, par l'expérience, nous pouvons apprendre à faire fi des préjugés qui nous ont été inculqués...
Pensez-vous que notre vision de l'Inde ai beaucoup évoluée? Avez-vous déjà voyagé en Inde?
Vous me demandez si notre vision de l'Inde a beaucoup évolué, et ce "notre" fait qu'il m'est un peu difficile de vous répondre, parce que je ne peux parler pour les autres. Quant à ma propre opinion... N'ayant pas voyagé là-bas, je ne peux me fonder que sur ce que j'en ai entendu, et sur les chiffres que je connais. Le pays est gigantesque, les communautés pas forcément homogènes... On a affaire à un pays qui compte désormais plus d'un milliard d'habitants. A l'évidence, cela n'a plus grand chose à voir avec l'Inde coloniale anglaise. Tant mieux pour les Indiens.
Pouvez-vous nous parler de vos projets littéraires?
Mes projets?
Eh bien, un roman farfelu et fantastique sortira au printemps pour les enfants à l'Ecole des loisirs, un autre roman, massif et riche je l'espère, arrive chez Gallimard, qui s'adresse aux jeunes adultes.
Je suis en train d'écrire un roman adulte, qui me prend beaucoup de temps et d'énergie. Voilà...