KOTIMI
Kotimi est née à Tokyo. Aujourd'hui, elle vit à Paris. Son travail a été sélectionné à la Foire internationale du livre jeunesse de Bologne où elle a obtenu un prix d'excellence. Exposée à Tokyo puis à Paris, elle débute une carrière prometteuse (Ricochet).
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C'est avec beaucoup d'intérêt que nous suivons la série d'aventures de Momoko, une petite japonaise, avec qui nous apprenons un peu plus de la vie quotidienne et des us et coutumes japonaises.
Actuellement 4 volumes aux éditions Rue du monde
1 - Pouvez-vous nous parler de votre parcours, aviez-vous envie de devenir artiste depuis votre enfance?
Enfant, je n’imaginais pas du tout devenir artiste. Je n’avais pas d’idée particulière pour mon futur métier. J’aimais lire des livres illustrés, mais je n’ai jamais pensé à en créer.
C’est seulement quand je suis devenue mère que j’ai voulu inventer des albums pour mon fils et ma fille. Cependant, mes enfants ont grandi plus vite que mes créations !
Le temps s’est écoulé et en 2015, ma mère est tombée gravement malade. Je croyais que c’était la fin de sa vie. De ma tête, toutes les couleurs sont parties et mon âme était ailleurs. Dans cet état, j’ai dessiné cinq illustrations avec l’encre de Chine pour candidater au concours international d’illustrations de Bologne 2016. Quand j’ai appris que ces illustrations avaient été sélectionnées, j’ai ressenti une joie que je n’avais encore jamais ressentie auparavant. Elle était si intense que j’en ai eu mal au ventre. C’est ainsi que j’ai commencé ce métier. Heureusement, ma mère s’est rétablie miraculeusement plus tard.
2 - Quelles techniques d'illustrations préférez-vous? Qu’utilisez-vous principalement ?
Jusqu'à présent, pour les illustrations de mes livres, j’utilise de l’encre de Chine, des crayons, des bâtons de graphite, des pastels gras et de la gouache. À ces techniques traditionnelles, j’aime associer un outil numérique. Cette combinaison me permet d’exprimer mon univers avec justesse.
3 - Quels sont les auteurs/illustrateurs de votre enfance, ou ceux qui vous inspirent aujourd'hui?
Mon livre préféré, dans mon enfance, était « Bébé dans une poche » de Kazuko UNO. Je le lisais très souvent. J’adorais cette histoire située entre la réalité et l’imaginaire et illustrée avec de petits dessins aux traits simples.
Aujourd’hui, tant de livres m’attirent et me stimulent ! J’aime notamment l’album « J’attends… » écrit par Davide CALI, illustré par Serge BLOCH.
4 - Vos albums avec Momoko comme héroïne sont très réalistes et intéressants car non caricaturaux : avez-vous puisé dans vos propres souvenirs?
Oui, ce sont des histoires crées à partir de ce que j’ai réellement vécu.
5 - Comment est né le personnage de Momoko, quels sont les détails ou moments de la vie quotidienne qui vous ont le plus surprise en ce qui concerne les différences culturelles?
Le personnage de Momoko est né très naturellement à partir de mes souvenirs d’enfance. Je l’ai habillé avec la jupe rouge que je mettais et que j’adorais quand j’étais petite. Je lui ai donné le prénom de ma sœur sans jamais imaginer qu’elle décéderait deux ans après la publication du 1er tome.
Je réside à Paris depuis 1996 et je continue de me réjouir en découvrant sans cesse les différences culturelles entre mon pays natal et la France. Ce contraste est une de mes sources d’inspiration dans la création de Momoko. Ce qui me surprend surtout est la façon de s’exprimer et de communiquer des Français, qui est beaucoup plus expressive que celle des Japonais. Par exemple, en France, deux personnes qui ne se connaissent pas peuvent se saluer en se faisant la bise ce qui est inimaginable au Japon où même à l’intérieur de la famille on garde une certaine distance.
6 - Si vous deviez donner un conseil important à un(e) jeune illustrateur(e) débutant(e), quel serait-il?
Oser et bien s’accrocher.
7 - Pouvez-vous nous parler de vos projets?
C’est un secret.