L'album japonais
"Une très longue histoire : l'album pour enfants au Japn" [Exosition. Bibliothèque Nationale (Paris) 20 novembre-31 décembre 1993]
(préparée par Ibby France et Ibby Japon ; La Joie par les livres)
Suivi de :
"Les albums japonais" /Kazuko Yoda (Assoc. des bibliothèques japonaises - Tokyo)
Synthèse du livre :
LES LIVRES POUR ENFANTS AU JAPON : DES ORIGINES AU 18ème
L'une des plus anciennes du monde. De par sa situation géographique, le Japon a profité dès le premier millénaire de l'influence de la Chine et coréenne ; assez difficile d'accès pour se contenter de l'adapter. L'arrivée du bouddhisme au 6ème s. a certainement permis l'essor du livre : la peinture, l'art plastique et le répertoire de paraboles, fables, récits de miracles... riche et populaire littérature en prose.
Trois atres apports à l'évolution du livre pour enfant : le système d'écriture chinois et ses techniques (encre, papier...), l'importation de sutras et d'enluminés et la gravure sur bois dont le Japon deviendra maître. Le Japon importe aussi des intérêts chinois : la vénération du livre, l'alphabétisation et l'éducation et un respect du savoir comme moyen d'épanouissement moral et professionnel.
Le Japon proche mais séparé par des mers dansgereuses a su profiter de cet échange, adapter sans être soumis à cette culture chinoise.
Cet éloignement relatif permit l'invetion au début du 9ème s. de ce syllabaire : le kana. Cet "alphabet" plus facile à apprendre sert le livre pour enfant et un grand nombre de japonais peut lire, pour le plaisir. Au milieu et à la fin de la période Heian connait un âge d'or de la poésie et de la prose japonaise (794-1185).
Le Taketori Monogatari ou Conte du coupeur de bambous est un grand récit de cette période Heian et deviendra un des thèmes les plus populaires de la littérature enfantine. Publié par Hasegawa en anglais (The princess splendor). L'on sait par le roman du Genji que ce conte, dès le 11ème s. était un récit pour enfant.
Le Genji monogatari (Roman du Genji) était proposé au jeunes gens (filles surtout) lettrés du Moyen âge mais trop difficile pour être considéré comme littérature enfantine.
De nombreux extraits ont été publiés, d'autres se contentant de dresser la liste des chapîtres pour un jeune lectorat voir pour des maisons de poupées de demeures aisées et exposés pour la fête des filles (3 mars). Ces listes de titres illustrés faisaient partie de livres scolaires de la période Edo.
Période Edo le niveau d'alphabétisation s'élève dans la bourgeoisie urbaine, chez les enfants de commerçants et d'artisants d'Edo et d'Osaka. Jeux et jouets s'inspirent de ces livres. Un jeu de cartes est créé par K Hokusai à la fin de Edo. Cette tradition se poursuit jusqu'à la fin Meiji (1868-1910).
Le Roman du Genji nous renseigne sur les jeunes lecteurs aristocrates de l'époque Heian. Deux chapîtres évoquent la passion qu'ont les adultes pour le choix des lectures ou illustrations destinées aux enfants ; "le concours de peinture" évoque la prédilection du jeune empereur pour cet art. Ce sujet est également traité dans le Coupeur de bambous. Dans ces deux recueils, l'illustration des mois de l'année sera une thématique présente dans le livre de jeunesse jusqu'au 20ème s.
Dans le chapître "les lucioles", le héros Genji et sa femme débattent des meilleures lectures pour leur fille de sept ans.
Cette société raffinée du Heian considèrent déjà que les livres pour adolescents doivent être attrayants et divertissants et non pas seulement instructifs.
Pendant la troublante période Kamakura (1185-1333), la littérature s'abreuve des batailles et inspirent de nouveaux genres littéraires : contes illustrés, livres d'images où guerres et héros feront les aventures des jeunes lecteurs d'Edo. L'art du rouleau enluminé atteint son apogée durant cette période Kamakura.
Sous Muromachi, (1333-1615) les rouleaux laissent place à un genre plus simple et plus répendu racontant des histoires romanesques, illustrés avec moins de raffinement. Ces histoires s'adressent à toute la famille, source des thèmes populaires au 18ème s., avec l'imprimerie. "Bunsho le marchand de sel", "La souris qui aimait une femme",... Ce sont des recueils de contes.
Le style de leurs illustrations et le format "cahier" influencent la conception du livre à l'époque Edo où ils sont fabriqués en grande quantité. L'héritage de la période Muromachi, littéraire et pédagogique connait un développement sous Edo et la diffusion du livre, dans les centres urbains.
Un nouvel ordre social et administratif se met en place à Edo avec la famille Tokugawa. Négoçiants et entrepreneurs ont de grands pouvoirs et une solide classe moyenne nait. La gravure sur bois fait de grands progrès et l'alphabétisation se développe. Les livres se produisent alors en série. Le mélange d'éducation et de divertissement dans le livre en accroit la demande.
Ann Herring (Pr. Université d'Hosei)
art. publié dans le catalogue de l'expo organisée par Ibby Japon en 1986
L'ALBUM JAPONAIS POUR ENFANTS, TRADITION ET MODERNITE
Les japonais maitrisent l'art du récit en image. Cela a commencé au 12ème s. avec les emakimono (rouleaux de papier rcontant une histoire avec une suite d'images). Certaines images sont entrecoupées de textes.
Au 16ème s. ils se transforment en nara-ehon, plus maniables.
Au 17ème arrivent les tanroku-bon, gravures su bois où le rouge, vert et jaune sont peints à la main.
Au 18ème, les livres sont souvent monochromes, avec une couverture rouge qui leur donne leur nom d'akahon. Gravurs sur bois, colorés avec le l'encre de Chine noire. L'on considère qu'illustration et texte forment un tout.
En 1968, l'effondrement du Japon féodal (restauration Meiji) favorise l'industrialisation et transforme le pays en un état moderne. L'édtion adopte les techniques modernes occidentales et adopte l'imprimerie à caractères mobiles.
Vers 1900 l'Europe découvre les techniques japonaises et le Japon connait un second âge d'or dans les années 20. Mais à cette époque, personne ne songeait à conserver les livres pour enfant.
Le totalitarisme et le militarisme japonais dans les années trente puis la guerre interrompent toute activité éditoriale.
Après la guerre, les éditeurs retrouvent leur vigueur. et le Japon connait la liberté de la presse et d'opinion
Dans la seconde moitié des années 50 l'album pour enfant connait un grand essort.
Au début des années 60, le Japon édite et traduit des livres occidentaux. Une nouvelle génération d'illustrateurs tente de s'approprier la tradition japonaise.
Tadashi Matsui (Fukuintan Shoten, Tokyo), éditeur.
-> Ci-dessous (en PDF, une intervention de l'IFLA - Japon)