PIQUE-NIQUE ET GOUTER

PIQUE-NIQUE ET GOÛTER

Certains thèmes sont récurrents dans les albums japonais, comme l’hygiène ou les moyens de transports.

Le pique-nique et le goûter tiennent quant à eux une place importante.

Ce qui peut nous surprendre est que le pique-nique, dans les histoires japonaises, ne tient pas compte de deux facteurs importants : l’heure et le temps.

Nos petits bambins n’hésitent pas à braver le mauvais temps pour pique-niquer ; il s’agit même du titre d’un album « Pique-nique sous la pluie » de N Mase. Cet album est l’occasion de découvrir de splendides paysages au fil des saisons, avant que le car ne dépose les enfants au sommet de la montagne, au soleil pour déguster des grappes de raisin.

De même, Akiko s’ennuie parce qu’elle est toute seule à la maison et décide de sortir, sous une pluie battante (« jour de pluie »). Elle rend visite à la grenouille dans la forêt qui lui prépare un repas gargantuesque !

Avec « Bonne nuit Tsuki-san ! » nous suivons deux enfants qui décident de partir pique-niquer dans la forêt en pleine nuit pour admirer la lune...

Le point commun de ces goûter ou pique-nique est la nature, plus précisément de grands jardins ou plus communément une forêt.

Ces paniers de pique-nique, tout comme les goûters sont gargantuesques. Difficile d’y résister. Aussi, lorsqu’une petite fille profitera de l’inattention d’un paysan pour goûter à son panier-repas (« Le panier à pique-nique »), prise de remords, elle demandera aux animaux de la forêt de l’aider, toute la nuit, à confectionner un nouveau repas pour le paysan.

Partager un repas avec des animaux, c’est bien le jeu prisé des enfants, autour d’une dînette ; leur imagination les transporte aisément dans un autre monde.

S’inventer un moment de partage agréable avec des amis, quoi de mieux lorsque l’on est seule, dans une nouvelle maison ? Dans le jardin qui exclut très vite tout élément extérieur, Sakko va découvrir, cachée dans un buisson, une dînette (« Une maison dans les buissons ») Alors qu’elle installe un goûter pour de nombreux invités, prête à jouer, c’est une petite voisine qui arrive pour se joindre à elle.

La forêt est avant tout une parenthèse, un monde à part où l’enfant peut laisser libre son imagination. Pas de méchant loup mais des animaux sauvages bienveillants.

C’est un point de vue divergeant avec nos histoires occidentales.

Un album souligne bien cette différence en racontant la célèbre histoire du Petit chaperon rouge :

Une jeune fille traverse la forêt dans le froid et la neige, pour apporter un gâteau à sa grand-mère ; mais elle chute et le gâteau est écrasé. Heureusement elle va découvrir un mystérieux animal qui l’invite dans une maison. Là, elle fait face à une grande attablée où des animaux festoient. Ils l’invite à se réchauffer et se restaurer avant de l’aider à réparer son gâteau… (« Un goûter en forêt »)

Alors que certains viennent y jouer à cache cache et y trouvent des dinosaures (« Avec le soleil »), d’autres viennent y assouvir leur passion et jeux (« le piano des bois ») et s’y faire de nouveaux amis (« Viens, rejoins-nous ! ») : la forêt est un cocon qui protège l’enfance.

Nombreux enfants solitaires s’aventurent dans la forêt, de jour comme de nuit, par tous les temps. Ils vont y trouver des animaux sauvages, tous bienveillants, festoyant autour d’un pique-nique ou d’un goûter. En les rejoignant, ils vont se faire de nouveaux amis et garder un secret car aucun parent ne pourrait accéder à ces moments festifs. Ils se feront aussi de bons souvenirs.

La forêt est un lieu magique car elle abrite des univers que seuls les enfants peuvent créer. Mais on y trouve aussi des personnages légendaires. Certains liés à la culture japonaise comme la fée des renards (« la fée des renards ») ou Jizo (« bonne nuit Tsuki-san »), divinité protégeant les voyageurs et l’âme des enfants ; d’autres plus improbables comme la fée de la chambre d’enfants (« le lapin en peluche »)