LA JOURNEE DE LEI LEI
MA Yue "La Journée de Lei Lei" /ill. Zhou Xiaoyun ; prés. Zhang Xishu. - Ed. Aurore, 1987. - [22 p.] : ill. en coul.
Lei Lei vient de s'arracher au sommeil. Il entend son papa en train de faire bouillir du lait. Les rayons du soleil caressent doucement le nez de l'enfant qui commence à ronronner comme un petit chat. Il ne veut pas aller au jardin d'enfants.
"Papa, j'ai de la fièvre", murmure Lei Lei. Le père, surpris, apporte immédiatement un thermomètre et le place sous l'aisselle de Lei Lei.
"Mais pas de fièvre. Ta maman n'est pas à la maison et tu me joues des tours?" Honteux, Lei Lei prend une cuillère et laisse tomber des larmes dans son lait.
Il n'a qu'à suivre son papa pour aller au jardin d'enfants. Ce n'est qu'en passant devant le parc de Beihai que Lei Lei n'est plus triste. La pagode blanche, les murs rouges et le pont en marbre ainsi que les passants qui soufflent une vapeur blanche lui rappellent ses dessins. Enfin, le trollybus arrive. Lei Lei pousse un soupir et expire, lui aussi, de la vapeur blanche.
Lei Lei n'aime pas la maitresse Wang car elle n sait pas bien chanter et ne sourit guère. Maintenant, avec ces quelques petites briques de bois, qu'est-ce qu'on peut construire? Lei Lei n'est pas content.
Peu de temps après, ses petits copains se battent pour s'amuser en laissant de côté leurs briques de bois. Mais Lei Lei n'ose pas les prendre car ses copains sont plus grands que lui. Soudain, il a une idée.
Il crie : "Qui ose se mesurer avec moi? Personne ne sait que j'ai appris la boxe shaolin?" A ces mots, il effectue quelques mouvements inpirés de wushu art martial traditionnel.
Ses copains croient ce qu'il dit et imitent ses gestes à qui mieux mieux. Ainsi, Lei Lei réussit à s'emparer de toutes les briques et construit un superbe bâtiment. Mais brutalement un poing le démolit.
Triste, Lei Lei quitte ses camarades et va s'asseoir tout seul. Mais une autre maîtresse passe par là et l'enmène avec elle.
Avec d'autres petits garçons, Lei Lei arrive au parc d Temple du Ciel. Devant le mur de l'echo, il murmure : "Maman, reviens tout de suite. Je ne veux plus aller au jardin d'enfants."
Sur la route de retour, la maitresse, qui l'a entendu à l'autre bout du mur, lui dit : "Lei Lei, je sais que tu penses à ta maman. Mais je ne comprends pas pourquoi tu n'aimes pas le jardin d'enfants." L'enfant répond : "La maitresse de ma classe ne nous apprend rien."
Le voilà de retour. Lei Lei n'a pas l'habitude de faire la sieste. La maitresse Wang s'approche de son lit et lui donne un petit livre illustré intitulé "le singe". En lui montrant des tableaux elle lui dit : "C'est un rhinopithèque."
"C''est aussi un rhinopithèque?". "Oui. Mais c'est un noir et celui-là est un gris, et l'autre est un cercopithèque."
"Et ceux-ci?" "Ce sont des macaques." "C'est vai que l'homme desend du singe?" demande Lei Lei.
"Oui. Mais c'était il y a bien longtemps..." "Les singes d'aujourd'hui peuvent-ils devenir des hommes?" "Non" "Pourquoi?" "Non c'est non". La maîtresse Wang, contrariée, s'en va.
Enfin, le soir arrive. Lei Lei retourne à la maison. Après le repas, il veut s'asseoir sur les genoux de son papa pour voir la télévision. Papa lui dit : "Tu laisses tout ça en désordre? Regarde : papier, plumes, jouets..." et Lei Lei dit : "Je préfère comme c'est..."
Soudain, sur le petit écran, il voit sa maman, une interprète, accompagnant un groupe d'amis étrangers en visite à l'exposition de soldats et de chevaux en terre cuite sculptés il y a plus de deux mille ans.
"Maman!" crie Lei Lei cependant que le programme change. Il se met à sangloter.
Le papa, plongé dans sa lecture, n'y a pas pris garde. Peu après, le gosse cesse de pleurer et prend un pinceau pour dessiner Il trace plusieurs lignes et dessine ce qui lui vient. Il se dit : "Je pêche un petit poisson. Je pêche une petite tortue."
Puis il dessine un cercle tout rond et dit : "Voilà un ballon. Mais Amao dans ma classe a une tête aussi ronde que mon cercle..."
En peu de temps, il dessine un éléphant, un gros serpent, un petit chien, une fouine, un escargot,...
Le papa est content car Lei Lei ne le dérange plus. Il lui tape sur l'épaule et lui demande : "Tu ne penses pas à écrire une lettre à ta mère?" Lei Lei fait un signe de tête affirmatif et écrit la dizaine de caractères qu'il a appris. Puis il dessine une boite à lettres... Maintenant il sourit. C'est son premier sourire de la journée.