MILLE MAINS HABILES
"MILLE MAINS HABILES" /Texte de Houang Tsing-yun ; ill. de Lin Wan Tsouei Ed. en langues étrangères, 1966
LES FILETS DE LA COMMUNE POPULAIRE
Rapide et fort habile, je répare les filets. Une jolie mouette est dans l'air, quand prendras-tu la mer? Demain, dis-je en réponse. Je répare les filets, les mailles se suivent. Mon filet prêt, j'irai sur la mer scintillante, et tous les poissons attraperai.
LES PANIERS
Battons des mains, une chanson à la bouche, papa s'occupe des pastèques, moi je tresse de beaux paniers. Que de soucis ils me donnent! Grands, ils sont très lourds, petits, les pastèques n'y entrent pas.
LES PLANS DE RIZ ARRIVENT
Vers les rizières qui attendent, vite, vite, j'avance. Mille rizières vont verdoyer. Mon chant nouveau, glissera au fil de l'eau, comme ma barque au fil de l'eau, les petits poissons sautillent.
LES BAMBOUS
Les jolis bambous verts montent au ciel, ma famille les a plantés, rangée après rangée. Papa les aime, pour la fraicheur de leur feuillage. Maman les aime, car sur leurs tiges fines, le linge sèche vite au vent. Moi je loue leur résistance, jamais ils ne plient, sous le vent d'hiver ni le gel. Dans l'ombre de leur bosquet, je vais, chapeau et panier en bambou, à la forêt de bambou. Je délaisse les pousses déjà dures, pour qu'elles puissent se multiplier. Je n'arrache que les tendres, et la soupe sera une merveille.
LA FETE
Elle se coiffe, rubans oruges et cheveux noirs, et gracieuse comme le papillon dans la joie de la récolte. Palanche chargée à l'épaule, une houe à la main, elle chante je juteux ananas et la banane savoureuse, les applaudissements fusent, la fillette se penche.
LA GROSSE OIE DANS LES BRAS
Un bambou à la main, je mène l'oie à la rivière. Le souffle du printemps fait onduler les plans, les rizières ont de grands tapis verts. Je lache mon bambou, j'attrape l'oie ; grosse oie, grosse oie, ne te fache pas! Je ne te veux pas de mal, mais je crains que tu ne ravages les plantations de la commune.
A LA RIVIERE
Sous la caresse du vent frais, à la rivière je lave. La santé vient de l'hygiène, l'habilité nait du travail. La rivière murmure, je me mire et lui souris.
LE GRAND TERRAIN SABLONNEUX
Sablonneux était le grand terrain, grand était le terrain sablonneux. Nous l'avons rendu rizière, je me baisse et dans l'eau claire, repique les plans verts.
LE TRANSPORT DES BANANES
L'eau limpide a des ondes qui se poursuivent. J'appuie sur la longue perche, la barque de la commune glisse. Moi, enfant de la commune, je chante. Ma perche lève des vaguelettes, mon chant parle des doux fruits. Riante, l'eau me regarde, le zéphyr m'emporte et semble dire : qu'ils sont beaux tes fruits!
PETITS CHRYSANTEMES
Petits chrysantèmes, plantés au bord du chemin! Vos fleurs jaunes, vos vertes feuilles, je cueille pour les infusions de papa et embaumer la chambre de maman.
JE PREPARE LES PLANS
Petits plans verts, que j'arrache, et que par bottes j'attache. Maman les repiquera, un plant vaut mille grains, belle sera la récolte, et nos greniers seront pleins.
MON BUFFLE ET MOI
Ding dong, ding dong, la classe est finie, la hotte pleine au dos, je monte mon gros buffle. J'apprends bien mes leçons, j'ai fauché beaucoup d'herbe. La maitresse me sourit et les paysans aussi.
J'AIGUISE
Hautes sont les vagues du riz et du blé, manches retroussées, j'affile, les faucilles, on les aime bien aiguisées. L'émulation a pris le village, le croissant de lune plonge vers la mer dorée, le grain jaillit, innombrable, perles fines.
LES RACINES DE LOTUS
Le lac voit grandir les lotus. Fraiche et sucrée, la fécule de leurs racines, je l'offrirai à nos soldats qui penseront à moi, le petit planteur.
LES PLANTS BRODES
Grande comme deux mouchoirs est la taie. Les filles sont habiles, l'aînée brode l'étoffe, l'autre émaille les champs.
PETITS POUSSINS
Le petit poussin, tout rond, tout rond, casse sa coquille et passe la tête : tchip, tchip, qu'il fait bon au soleil! "Non, non, non, le chat tigré te guette, le méchant chien t'attend, plus grand, tu iras seul."
LE GRAND EVENTAIL
Une feuille de palmier, grande et ronde, devient éventail pour nos soldats, qui veillent aux frontières. L'éventail leur servira. Mon cadeau est petit, mais le sentiment est grand.
MON PIPEAU
Fleurs sauvages, rouge vermeil. Un roseau pour pipeau. Le loriot m'accompagne, les papillons folatrent, les rizières me saluent, sur la route des moutons à la file : Mê, mê, mê... Joue-nous-en une autre!
SOUS MES DOIGTS HABILES
Petite bobine ronde, je couds pour maman, une veste qui lui plaira, mon aiguille court, mon fil vole, sous mes doigts habiles un beau vêtement naitra.
L'INFIRMIERE
Je suis la petite infirmière, trousse en bandoulière. Qui est blessé, au pied, à la main, j'accours le soigner. Qui du dos, de l'estomac se plaint, à son aide j'irai. Je suis douce et consciencieuse, les petites infirmières sont accueillies partout.
ACTEUR EN HERBE
Les spectateurs bien installés, j'accroche ma barbe et monte en scène. J'imite papa, hier il a été élu travailleur modèle. Je chante ses mérites. Ses yeux se plissent et maman sourit.