PETITS VOISINS DE XIAO MING
"LES PETITS VOISINS DE XIAO MING" /texte de Wang Yanrong ; ill. de Wu Daisheng Ed. Zhaohua, 1984
Xiao-Ming et son grand-père habitent à la campagne dans une maison en bois. Chaque matin, le grand-père se rend aux champs tandis que Xiao Ming va à l'école, cartable sur le dos.
Devant leur maison pousse un grand sophora. Un trou dans cet arbre abrite trois oiseaux : le père, la mère et leur petit -un oiselet-fleur.
Depuis de nombreuses générations, ces oiseaux ont toujours été les voisins de la famille de Xiao Ming. Dès le petit matin, les oiseaux s'éveillent et commencent leur journée en chantant et en sautillant de joie.
Le père et la mère sont très occupés ; d'une branche à l'autre, ils cherchent leur nourriture.
Quand ils sont bien rasasiés, il continuent à picorer des insectes pour leur petit, qui a ains grandi très vite et est devenu encore plus beau que ses parents. Avec une tête toute ronde et un bec pointu, l'oiselet se distingue encore par une tâche noire sur le crâne.
A présent, le petit oiseau est aussi habile que ses parents. Chaque jour, il cherche lui-même sa nourriture sur le sophora et, lorsqu'il n'y trouve plus rien, il s'envole vers un autre. Les arbres du voisinage poussent donc à merveille, à tel point que les oiseaux peuvent jouer à cache-cache parmi leurs feuillages épais.
Mais un beau jour, alors que les trois oiseaux se reposent sur le sophora, ils voient, tout à coup, quelque chose passer devant eux comme une flèche.
Le père se met aussitôt en garde et aperçoit en bas Xiao Ming qui cherche à les tuer.
Les trois oiseaux s'envolent immédiatement et se posent sur le sommet du sophora. Mais Xiao Ming continue à les attaquer en se servant d'un lance-pierres.
Conscient du danger qui les menace, le père dit avec tristesse à l'oiselet et à sa mère : "nous ne pouvons plus rester ici, déménageons le plus vite possible." C'est ainsi que la famille de l'oiselet-fleur a quitté la demeure qu'elle occupait depuis si longtemps.
A partir de ce jour-là, on n'entend plus les chants d'oiseaux et les feuilles des arbres jaunissent rapidement et tombent. Le grand-père, tout surpris, se demande alors : "Comment se fait-il que les feuilles mortes tombent si tôt?"
Un soir, alors que Xiao Ming est en train de manger sous le sophora, un bol dans la main gauche, un insecte tombe dans son bol. Xiao Ming, tout effrayé, jette son bol et rentre à la maison en s'écriant : "Grand-père, il y a des insectes sur le sophora!"
Le grand-père sort immédiatement et trouve en effet beaucoup d'insectes sur l'arbre. Les feuilles sont presque toutes rongées. "Si nous ne mettons pas aussitôt d'insectiside, dit-il, l'arbre va être complètement abîmé."
Alors qu'il fait déjà nuit, le grand-père monte au grenier pour chercher l'insectiside. C'est alors qu'il découvre dans un coin un tas de cailloux et un lance-pierres accroché à la poutre.
Une fois descendu, le grand-père dit à Xiao-Ming de venir et lui demande : "Mon enfant, peux-tu me dire pourquoi les oiseaux nous ont quittés?" "J'ai eu tort, répond Xiao Ming à voix basse, je les ai attaqués avec un lance-pierres, et ils se sont envolés." Puis, des larmes lui coulent des yeux.
"Les oiseaux sont de bons amis de l'homme, reprend le grand-père. Ils chantent pour nous, et ils mangent des insectes. C'est grâce à eux que notre sophora est devenu si grand et si robuste."
Ayant compris cette vérité, Xiao Ming est décidé à corriger ses eeruers. Tous les matins, il s'exerce au pied du sophora à chanter comme font les oiseaux.
Sur la route de l'école, s'ils voient des oiseaux picoter des insectes, il fait volontier un détour par crainte de les déranger.
S'il voit ses camarades attaquer des oiseaux, il les en empêche et leur explique pourquoi il ne faut pas les tuer. Il se met alors à jouer avec eux.
Mais le temps passe vite et déjà une nouvelle année est arrivée. Xiao Ming chante maintenant aussi mélodieusement que les oiseaux, dans l'espoir de les attirer. Ils viennent tous en effet, mais repartent aussitôt ; aucun d'entre eux ne semble vouloir s'installer sur le sophora.
Xiao Ming se demande avec tristesse : "Est-ce que les oiseaux ne croient pas que je veuille sincèrement me corriger?" A ce moment, un groupe d'oiseaux vole au-dessus du sophora.
Tout à coup, Xiao Ming aperçoit un oiselet-fleur avec une tâche noire sur la tête et il se rappelle qu'il a failli le tuer l'année dernière. Très content de le revoir, il chante à plein poumons pour l'inviter à revenir.
L'oiselet-fleur reconnait aussi Xiao Ming, et son coeur se glace en le voyant. "Va t-il encore nous attaquer?" demande t-il à sa mère, qui lui répond aussitôt : "Ecoute ce qu'il nous dit, mon petit : J'ai eu tort, je ne vous offenserai plus, revenez vite chez nous!"
Le père, la mère, l'oiselet-fleur et quelques nouveaux membres de la famille se posent enfin sur le sophora, et ils se mettent tout de suite à faire le ménage de leur ancien nid. Dès lors, recommence une vie heureuse.
La famille de l'oiselet, plus nombreuse maintenant qu'autrefois, est à nouveau voisine de la famille de Xiao Ming. Tous les jours, les oiseaux trouvent une copieuse nourriture sur le sophora, et cela jusquu'à ce que les insectes soiet tous éliminés.
Après le printemps, c'est l'été ; les oiseaux ont tous grandi, et le sophora est redevenu grand et robuste, avec un feuillage abondant et des grappes de fleurs pendantes, dégageant une odeur des plus agréable. A cette vue, Xiao Ming sent monter en lui une joie indicible.
