REVE DU VOYAGE AU ROYAUME DES FOURMIS
"LE REVE DU VOYAGE AU ROYAUME DES FOURMIS" / adapt. LI Tianxiu ; ill. ZHANG Shiming. - Ed. ne langues étrangères, 1988
Il était une fois, dans la Chine antique, un homme nommé Chunyu Fen qui aimait se réunir et boire avec des amis sous l'abir d'un vieux sophora, juste devant sa maison.
Un jour, deux de ses amis aidèrent Chunyu Fen ivre, à se reposer sous l'auvent du pavillon et attendirent son réveil.
Plongé dans un profond sommeil, Chunyu Fen entrait au pays des rêves. Tout à coup, deux messagers, vêtus de violet, s'approchèrent de lui, s'agenouillèrent et lui annoncent : "Le roi du royaume des fourmis nous a envoyés à votre rencontre!"
Il suit, malgré lui, les deux messagers qui l'emmènent vers un carrosse magnifique.
Dès qu'ils montent dans le carosse, les quatre chevaux se mettent à galoper et s'engouffrent dans une caverne juste au-dessous du vieux sophora.
Chunyu Fen reste bouche bée de voir que dans cette caverne, les montagnes, l'eau, les plantes et les bois sont totalement différents de tout ce qu'il avait pu voir au-dehors jusqu'à présent.
Le carrosse s'arrête devant la porte d'une ville. Chunyu Fen lève la tête et aperçoit quelques mots gravés en grand sur une tablette au-dessus de la porte : Royuame des fourmis.
Les messagers l'emmènent jusqu'au roi.
Le roi l'invite à assister aux manoeuvres des soldats et se vante : 'Nos armées sont très puissantes. Personne n'ose se battre contre nous!"
Le roi l'invite, ensuite, à participer à la parade militaire. Chunyu Fen, lui aussi, monte sur un cheval, brandissant sa hallebarde avec énergie. Tous les spectateurs l'applaudissent.
Chunyu Fen se met alors à décocher des flèches qui atteignent toutes le disque rouge en plien centre de la cible. De chaque côté, les soldats battent énergiquement le tambour pour l'necourager de plus belle.
Ravi, le roi invite Chunyu Fen et d'autres mandarins civils et militaires à participer à la chasse dans la montagne Linggui, à l'ouest de la capitale.
Son cheval au grand galop, ses flèches atteignent toujours la cible. Chunyu Fen a le meilleur tableau de chasse et le roi s'en réjouit.
Le roi l'enmène visiter le palais royal si étincelant d'or qu'il en est tout ébloui!
Le roi voulut marier sa fille à Chunyu Fen qui y consentit, transporté de joie.
Et voilà qu'arrive le jour du mariage! Devant l'hôtel où est logé Chunyu Fen, défilent un cortège nuptial et une troupe de chanteurs et de danseurs qui se placent en double haie. Les cadeaux sont tous exposés en ordre.
Les amies de la princesse viennent à l'hôtel, toutes curieuses de voir le nouveau marié.
Ouis, trois hommes élégamment vêtus viennent parer Chunyu Fen de son costume de nouveau marié.
Tout à coup, on commence à battre le tambour et à jouer de la musique dans le palais royal. La cérémonie solennelle du mariage de Chunyu Fen et de la princesse a lieu.
Après le mariage, le roi convoque Chunyu Fen et lui dit : "La préfecture de Nanke est notre importante région frontalière. Je t'envoie la défendre et veille bien à ce que nous ne soyons pas envahis par nos ennemis!"
Etant devenu préfet, Chunyu Fen entraîne, chaque jour, ses soldats aux arts martiaux.
Un jour, sa majesté le roi nevoie un messager à la préfecture de Nanke pour faire savoir sa volonté : Chunyu Fen doit prendre la tête de ses troupes et attaquer le royaume Tanluo.
Chunyu Fen n'y tient pas, mais le roi envoie de plus en plus de messagers pour le presser de s'executer.
Ne pouvant faire autrement, il part à la tête de ses troupes.
Chunyu Fen envoie le général Zhou Bian, commandant d'une partie des troupes, encercler la capitale ud royaume Tanluo.
En fait, le royaume Tanluo était déjà au courant de leur projet et s'était tenu prêt pour attaquer le camp de Zhou Bian pendant la nuit. Le général se sauve en toute hâte sans même prendre le temps de mettre son armure!
Chunyu Fen exhorte ses troupes à faire reculer l'ennemi et à encercler à nouveau leur capitale.
Possédant une armée moins puissante, le royaume Tanluo finit par envoyer ses messagers offrir une grande quantité de présents afin de faire la paix avec le royaume des fourmis.
Peu de temps après, la princesse meurt de maladie à la préfecture de Nanke. Chenyu Fen en est très chagriné.
Il accompagne le cortège funéraire de la princesse jusqu'à la capitale.
Satisfait de ses exploits militaires, le roi le retient à la capitale et lui confie une charge encore plus importante. Sa fonction est d'un degré de plus en plus élevé.
Quelqu'un dit en douce au roi de veiller à ce que Chunyu Fen, trop ambitieux, n'usurpe le pouvoir.
Le roi le croit d'emblée et envoie des troupes encercler la résidence de Chunyu Fen.
Chunyu Fen est amené au palais royal. Le roi lui annonce avec froideur : "Voilà une vingtaine d'années que tu as quitté ton pays. Il est grand temps que tu y retournes."
Sans attendre sa réponse, deux gardes royaux l'emmènent jusqu'au carrosse. Chunyu Fen éclate en sanglots devant cette injustice.
Tout à coup une lumière apparait devant ses yeux et le carrosse sort d'un trou. A la vue de son pays natal qu'il a quitté depuis déjà vingt ans, il ressent un sentiment mêlé à la fois de joie et de trristesse.
Le carrosse s'arrête devant la porte de sa maison et les deux gardes l'envoient, d'un grand coup de pied, à l'intérieur.
Chunyu Fen, réveillé en sursaut, ouvre grand les yeux et aperçoit un ami assis près de lui en train de se laver les pieds et un autre en train de nourrir les chevaux tandis que le soleil couchant éclaire le mur ouest.
Il se redresse, reprend rapidement ses esprits, et raconte les aventures qu'il a vécues dans son rêve, au grand étonnement de ses deux amis.
Chunyu Fen cherche, avec ses amis, sous le vieux sophora, la caverne de son rêve. Ils y trouvent, en effet, un trou.
Ils creusent autour du trou et découvrent qu'il conduit à un espace très vaste, dans lequel des milliers de fourmis s'activent dans tous les sens. C'était bel et bien là, le royaume des fourmis.
Sous le vieux sophora, Chunyu Fen continue à se réunir avec ses amis, à boire et à leur raconter son rêve au royaume des fourmis. Ils se moquent de ces insectes qui, ne mesurant pas leurs forces, prétendent avoir formé un puissant royaume simplement pour avoir creusé un trou sous le sophora.